MA ZUS 2
Les deux inspecteurs finissent de fouiller les poubelles, s'en vont dans les caves, c'est le labyrinthe, notre
monde interdit, nos dédales qu'on dirait obscures pour aller vite.
Je distingue, je vois Nono, qui me distinge, me voit. Et pour quelque instant, il me semble être ( hêtre, ça
pourrait être l'arbre) le centre de la cité, parce que je détiens un secret, le secret de la cachette de Nono,
celui que la police cherche depuis 14 heures 10.
Nono, ne peur rien me dire rien, il ne me fait aucun signe, il est préoccupé par sa position, il est sagement
( lui qui a toujours été fâché avec la sagesse) assis sur un tronc d'arbre, caché par des centaines de f
euilles vertes, toutes vertes et grasses.
Et ces deux abrutis d'inspecteurs qui ne lèvent jamais les yeux vers le ciel.
Qu'il lève le doigt, celui qui lève les yeux vers le ciel, exceptés ceux qui regardent tomber la pluie ?
Le ciel, est d'un bleu fort lointain, sans nuage aucun, c'est juillet qui roule, avance vers le feu d'artifice, les
gens qui restent, ici, sans vacances comptent partir en vacances... mais l'année prochaine, peut-être bien
que l'été prochain, ils auront des sous.
La cité de Ramival se vide tout de même d'une bonne partie de ses habitants, ceux qui partent à la plage.
Août, reste le mois le plus lancinant de l'année, il y a quasiment plus grand-monde, les plus Rmistes
finissent par partir avec le secours populaire où le secours catholique ( je les confonds toujours )
Juillet, il y a encore un peu de monde, des habitants hébétés par la nouvelle, hébétés et embêtés par la
chaleur de ce juillet qui chauffe les crânes, à commencer par ces des deux inspecteurs.
Il y en a bien d'autres, une dizaine en tout, à Ramival.
Il reste, un moustachu, dans une voiture qui maudit l'existence de cette cité qui le fait suer, chier et tout
le reste.
Peuvent pas se tenir tranquille et me foutent la paix, dans mon véhciule où il n'y a pas la clim... bandieu de bandieu de foutu Ramival.
Et le flic en bleu qui sue comme deux, prend un mouchoir, s'éponge le front avant de caresser le métal froid
des menottes. Ce froid donc agit comme un miracle, en ce jour de grosses chaleurs. Son doigt, circule de la
menotte au front, dans un va-et-vient voluptueux et rafraîchissant.
MA ZUS
Je distingue Nono, sur l'arbre dont j'ignore le nom commun, encore moi le nom latin, ici on connait pas les
noms des arbres, à quoi ça rime de toute façon.. Nono, lui le dingue, a bien fini par son coup de folie ultime.
Quelle idée de tuer à 2 heures de l'après-midi, et une fois la victime zigouillé, quelle idée de lui mettre
le feu
et quelle idée de tuer la femme de son frère.
L'inspecteur fouille une poubelle, puis une autre, il a fière allure avec son brassard rouge, qui encercle
son biceps droit mais il ne trouve pas Nono, il le cherche depuis deux heures, que son collègue,
rendu
nerveux par cet après-midi chaud soleil, n'y arraive pas non plus. C'est deuxième jour de canicule et
les
vieux de la cité s'écroulent dans leurs meublés.